Poussière de Lune - We're all Diamonds in the Sky

Caractère ;

Une enfant sans grande conviction de vivre, voilà ce que représente Poussière de Lune. Elle est, bien sûr, loyale, fidèle et tout ce qui s'ensuit, a son Clan ; cependant, voir les regards douteux sur elle lui fait prendre conscience de sa faiblesse, et cela la rend plus fragile que jamais. La demoiselle pleure, souvent, trop souvent même ; allongée, roulée en boule dans un coin, elle pleure silencieusement, la truffe cachée contre ses pattes. Elle aime la compagnie, bien sûr, comme tout le monde de vivant et d'a peu près normal, sauf qu'elle désire désormais être seule le plus souvent possible, parce qu'elle a perdu la foi, et la confiance en autrui ; elle n'est plus capable de s'adresser a quelqu'un sans s'excuser d'avance, comme si elle fait ou dit une bêtise avant même d'avoir parler. Une petite bien triste, voilà ce qu'elle est. Bien qu'elle soit d'un naturel caractère de Pessimiste, la petite a appris une chose importante : ne jamais abandonner. Et c'est ce qu'elle fait depuis sa naissance, s'acharnant encore et encore, tachant de plaire aux autres membres du Clan. Perdre sans se relever serait une chose inadmissible pour elle. Cependant, si elle n'abandonne pas, elle est tout de même très sensible aux moqueries et aux remarques, et c'est souvent ce qui la pousse, chaque jour, a sombrer un peu plus dans une sorte de dépression intense. Elle est docile et patiente, peu bavarde et solitaire.

Physique ;

C'est une enfant ; elle a donc la taille d'un chaton. Son pelage est d'un blanc Neige éclatant, tandis que ses yeux sont d'un bleu ciel épatant. Son poil est court, et elle est plutôt maigrichonne. Comme c'est encore une enfant, elle a une allure très chétive, et fragile. Elle a une constitution très délicate, ce qui fait d'elle une petite douillette a l’extrême. Elle ne parait destinée a aucun rang de Combat particulier. Son meilleur atout son ses pattes ; dés son plus jeune âge, la petite a appris a jouer a saute-mouton tant et tant de fois qu'elle a finit par en muscler ses petites pa-pattes. Son défaut est qu'elle n'a aucune musculature, vraiment. Seules ses pattes paraissent puissantes, et encore, ce n'est rien comparé aux Guerriers de son Clan. Son éventuel handicap serait comme déjà dit plus haut, sa constitution fragile, qui la rend plus vulnérable que d'autres aux maladies et aux chocs.

Histoire ;

Ce fut l'histoire d'un Chat. La tienne, plus précisément. La fabuleuse naissance d'une Poussière de Lune, et de ses frères et soeurs. Parce que oui, elle n'était pas fille unique de sa portée, ils étaient plusieurs. Combien exactement, je ne m'en souviens pas ; bizarrement, je suis plus âgée que toi, et c'est ta Mémoire qui flanche et défaille. Comme je t'ai toujours dit, tu devrais manger plus de poisson, il parait que ça améliore la vivacité d'esprit, et la faculté a retenir quelque chose. Parce que des Souvenirs, c'est bien la seule chose qu'il vous reste, en ce bas-Monde, en quoi croire. Un être sans souvenirs de son Passé est un être perdu, damné. Malheureusement, tu as oubliée, tu as laissée s'effilocher volontairement les pans de ta Mémoire ; pourquoi, me demande-tu ? La réponse est bien bête, petite : parce que tu avais peur. Peur de connaitre l'identité de tes Parents, peur de comprendre l'essence-même de ton existence, peur de vouloir reconnaître en ton enveloppe charnelle celles de tes Géniteurs. Ce n'est pourtant pas une honte, ma jolie ; ne baisse pas la tête avec un air si défaitiste, rien n'est encore perdu. Un jour peut-être, tu seras assez grande pour en apprendre plus ; un jour peut-être, tu commenceras a croire aux Fantômes, et aux vielles sorcières telles que moi. N'ai pas peur, voyons, je n'oserai point lever la patte sur une si belle enfant que toi. Poussière de Lune, c’est un prénom splendide, tu ne pense pas? Oh, tu le trouve bête, parce qu'il ne veut rien dire? A croire que toi, comme tous les autres, avez perdus l'envie de contempler la Lune les soirs ou elle est pleine, et ou elle se dresse fièrement dans le Ciel, entourée de ses Sujets étoilés. La poussière de Lune existe bel et bien ; c'est celle que produit ce pâle astre lorsqu'un félin expire son dernier souffle, et rejoint les Cieux, pour former une nouvelle forme de vie. Ne crois pas que je parle du Clan des Etoiles, voyons, tout le monde sait que c'est un sujet tabou. D'ailleurs, je ne comprends pas pourquoi ; mais je veux bien passer sur ce qui vous aveugle. Regarde-moi droit dans les yeux ; voilà, comme ça. Tes iris sont très belles, tu sais, elles me rappellent celles de ta chère Mère. Ne pars pas encore ; écoute au moins ce qu'une vieille Vagabonde a à te dire. Ta mère était une chatte magnifique ; si je me réfère a mes vieux souvenirs, qui ont l'air moins souillés par le Temps que toi, tu lui ressemble comme deux gouttes d'eau. La même douce robe immaculée, si blanche, si pure, si brillante ; les mêmes prunelles bleues claires, reflétant toute la profondeur du Ciel, et les mystères de la Mer. Elle aimait particulièrement briller au lever du Soleil ; chaque matin, c'était le même rituel étrange et fascinant a la fois pour le spectateur : elle se plaçait sur une butte herbeuse ou un rocher sur-élevé, et fixait le Soleil au loin, qui peinait a se hisser dans le Ciel. C'est a ce moment-là qu'on comprenait mieux pourquoi son aimé aimait l’appeler : « Mon étoile Filante. » Parce qu'elle en était une, littéralement ; et je jure sur ma propre vie qu'il n'y avait personne, aucune femelle capable de concurrencer son effroyable beauté. Les Mâles étaient fous d'elle, on la surnommait même « La Sirène », a l'époque. Non non, je ne radote pas ma chérie, je te raconte juste ta vie. Te parait-elle si peu importante, pour que tu souhaite si ardemment fuir loin de moi? Viens plus près, que je puisse mieux admirer l'enfant que tu est devenue. On peut dire que de ton Père, tu auras au moins hérité du caractère, un détail héréditaire qui ne faillit jamais. Ne me regarde donc pas avec ces yeux-là, c'est la Vérité, et rien que la Vérité. C'était un chat très obéissant, voir trop, quelques-fois. Je me rappelle qu'il était également victime de moqueries, certaines fois ; soit parce qu'il usait de gentillesse envers les autres, et se faisait alors brimer, parce que soi-disant il ne faisait que...comment disaient-ils tous, déjà? Ah oui, ça me revient maintenant : « lécher les coussinets des Supérieurs ». Expression vulgaire, pardonne-m'en, mais j'ai toujours jurée, et je le ferais jusqu’à ma Mort, d'être l'authenticité incarnée. Bref, revenons-en a nos Chatons, et donc a ton Père ; il faisait également rire lorsqu'il décidait d'effectuer quelque chose, comme chasser en solo', et revenait les mains vides. Là, tu peux me croire, ça fusait comme de véritables langues de Vipères. Cependant, leurs crachats n'atteignaient jamais ton Père ; il gardait le sourire, quoiqu'il arrive, quitte a lui-même se confondre en idiot. Ce fut pour cette joie de vivre que ta Mère le remarqua, et fit plus ample connaissance avec lui. Deux Etoiles originelles semblaient se fondre en une seule, lorsqu'ils étaient ainsi réunis ; ta Mère avait toujours un doux sourire aux babines, et ton Père, lui, ne manquait jamais de lancer des blagues idiotes a la cantonade, juste dans l'espoir de voir ta Mère sourire comme elle savait si bien le faire. Oui, tu peux me croire, ils étaient incroyables et respectables, c'est indéniable. Quoi? Que nous allions directement au vif du sujet? Eh bien, dis-moi, pour une enfant, tu est bien vive! Soit, ta naissance. Ou, devrais-je plutôt dire, votre naissance. je sais, ça fait toujours un choc de l'apprendre ; tu n'était pas seule, lors de ta venue au Monde, et tu ne l'as jamais été. Je ne sais plus combien ils étaient, ni comment, mais ce que je sais, c'est bien que vous étiez plusieurs. Je constate a ton sourire que l'idée d'avoir des frères et soeurs te réjouit. Pas la peine d'essayer de dénier cela, je le comprends. Ce n'est jamais agréable de devoir s'imaginer une Famille lorsqu'on n'en a jamais eu une seule. Votre naissance n'a pas été chose facile ; ta Mère était déjà souffrante, a ce moment-là, c'est pour dire ! Heureusement, elle s'en est tirée. Enfin, je ne vais pas te mentir : elle t'as quittée faible et bien mal en point, qui sait si elle est encore en vie aujourd'hui, a l'heure ou je te parle. Ne pleure pas comme ça, petite ; lève les yeux au Ciel, regarde-donc la Lune, et écoute simplement le récit qu'est le tien. Ton Père était heureux de votre naissance, certainement plus que ta Mère ne l'as jamais été ; étrangement, elle était devenue froide et distante, avec le temps. Comme quoi, même les plus belles fleurs sont dans l'obligation de se faner, un jour ou l'autre. Après la disparition si soudaine de ta Mère, ton Père était vraiment désemparé ; je crois qu'il n'avait jamais, rien qu'un seul instant, imaginer devoir gérer des petites boules de poils seul. Ce pourquoi il vous as tous confiés a une Nourrice du Clan, avec pour alibi bien bancal de vouloir retrouver votre Mère avant qu'un malheur ne lui arrive. Vois comme il était honnête : il n'est jamais revenu de son voyage au-delà de ces Terres. Tes frères et soeurs, rapidement, ont grandis sans toi ; effectivement, tu étais la plus fragile et délicate de tous, tu était incapable de jouer sans brusquement te mettre a pleurer ou crier. Il est vrai que ça me chagrine profondément de te révéler que ta faiblesse n'attirait ni la Pitié ni la Compassion, mais c'est vrai ; c'est ce qui s'est passé. Devenus Apprentis, ils ont décidés de quitter le Clan du Tonnerre, pour se joindre aux autres Clans environnants. Ne voûte pas ton dos de cette façon, ce n'est pas vraiment de ta faute ; ils devaient être bien égoïstes pour oser abandonner leur propre soeur derrière eux. Tu grandis donc seule, enfin presque ; la Nourrice qui s'occupait de toi allaitait également un autre chaton, et autant dire que vous formiez un sacré duo ! Toujours fourrés ensemble, inséparables quoi qu'il arrive, il était assez audacieux pour prétendre pouvoir te protéger, et toi, tu était assez reconnaissante pour le chérir comme la prunelle de tes yeux. Seulement, on dit que toutes les bonnes choses ont une fin ; tu te souviens de ce qui s'est passé le concernant? Oui, je le lis dans tes yeux ; prends garde a ces derniers, d'ailleurs, ils risquent de te trahir, un jour. Ou en étais-je donc...ah oui, ton frère de lait. De l'aube au crépuscule, il disparut sans laisser de traces ni d'odeur ; il n'était plus nulle part. Inquiète pour lui, tu harcelais jour et nuit ta Nourrice pour comprendre ou il était passé, seulement, personne n'a jamais voulu te le révéler. Suspect, non? Oui, je le pense aussi. Tiens, regardes ça. Le Soleil, petite tête de linotte. Il se lève. Et moi aussi, parce qu'il est temps pour moi d'arrêter de radoter comme une grand-mère ; ça ne me réussit pas. Si nous nous reverrons? J'en doute, ma jolie, mais ne perds pas espoir ; tu en reverras d'autres, des Anciennes bavardes et ennuyeuses. Que le Ciel te protège, et que la Terre te soit a jamais fertile, Poussière de Lune. Reste confiante, tu verras ; ils finiront bien par te revenir. D'une manière ou d'une autre.

Vous ;