Vertiges... .::Libre::.

Vertiges...

Tu ouvres tes yeux vairons, ébroue ton pelage tigré plein de poussière, et sort de ta tanière. Aucun bruit, une sentinelle garde le camp tu ronronnes. Tu poses tes pattes en silence sur la terre meuble laissant des traces de coussinets, il pleut, les gouttes s'écrasent par millier sur ton pelage, perlant sur tes poil, le faisant luire en cette nuit, tu t'atires et bâille au corneille, tu t'ébroue tes poils plaqués contre ton corps, te rendant moins imposant. Tu attrapes une pièce de gibier, un lapin dodu tu t'étends à côté de l'entrée de ta tanière pour être abrité de la pluie torrentielle. Si rare lors de la saison des feuilles vertes. Tu mâches tranquillement le rongeur, qui est le fruit de la chasse de la veille. Tu te nettoies les moustaches et te lèves. La pluie à déjà cessé. Tu trottines dans la terre molle, tes pattes émettant un horrible bruit de suçion lorsque tes coussinets s'enfonce et se retirent de la terre meuble. Tu trottines jusqu'à la sortie du camp salut la sentinelle en inclînant la tête et t'en vas en trottinant, aucun échange, aucunes paroles. Juste un salut. Un simple salut en fin de nuit, mais bien avant les premières lueur de l'aube...

Lorsque les premiers rayons de l'aurore viennent s'écraser sur ton pelage et réchauffer tes poils humides tu as traversé la moitié de ton territoire en ayant chasser un écureuil que tu tiens toujours entre tes crocs, tu scrutes l'horizon. Tu continus d'avancer, tu es las, tes muscles puissants sont endorloris, tu te redresses fièrement de ta stature bien que tu ne sois pas très grand. Tu as le regard franc et les idées claires. Tu te hisses sur cet immense amas de roches et de silence. Tes pattes crisses contre le granit rougeoyant. Ta queue touffue se balançant dans un mouvement régulier derrière toi, se durciçant et cessant de bouger pour t'équilibrer sur les plus petites corniches. Tu parviens au sommet, tu poses ton écureuil à terre renouvelant le marquage du clan du Guépard. L'odeur des Tigres est forte, le marquage n'est néanmoins pas récent. Le chef du Guépard? Qui est le Guépard? Toi? Oh non. Tu n'es qu'un chat sauvage. Ton clan est inspiré des grands félins qui parcourent en compagnie des chats ces immenses savanes, ces sprinteurs hors pair on donné son nom à ton clan. Coïncidence? Aucune idée, simplement que tu demandes ce que serais le nom de ton clan si il était né ailleurs... Né quelque part dans une autre contrée, une contrée lointaine... Non. Le clan du Guépard ne serait pas le clan du Guépard si il n'était pas né ici. Le Guépard et ton clan ne font qu'un. A vous tous vous êtes un Guépard, ce splendide animal c'est vous, toi ainsi que ton clan. Tu te dresses au bord du vide, levant la tête fièrement posté comme un grand félin observant le sol de haut. Tu restes prostré ainsi un long moment. Pui tu te détournes du magnifique paysage de savane et d'herbe sèche qui s'étend devant toi. Tu retournes aurpès de ta proie et manges doucement le petit rongeur. Tu fermes les yeux devant les ossements de l'écureuil que tu as engloutis, tu cède enfin au sommeil, les rayons de l'astre du jour brûlant ta fourrure et l'embrasant d'une couleur dorée.

Tu es réveillé par des croâssements fort désagréable et des coups de bec. Tu te redresses en feulant. Les charognard s'envolent, tu miaules et crache ton pelage hérrissé, gonflant ton corps tu t'ébroues pendant que les oiseaux s'en vont à la recherche d'une autre victime à dévorer. Tu t'ébroue pour retirer la poussière de ton pelage. L'astre solaire est à son zénith, tu as dormis toute la matinée. Tu te remets au bord du gouffre et passe la tête au dessus du vide pour observer en contre bas, ta vision se fait floue, tu recules et te laisse tomber sur le dos:

-Vertige...

(Désolée pour les fautes et le fait que ça soit court TT. A qui ça conviendra répondra.)

Ce matin-là, je m'éveillai plus fatiguée que d'ordinaire. Dehors, l'air sentait la pluie. Eh oui, encore. Et pourtant... il fallait que je renouvelle mes réserves de pas-d'âne. On en trouvait en général un peu partout sur notre territoire. Et comme il faisait humide...
Je m'étirai longuement tout en marmonnant à voix basse. J'espérais sincèrement que cette journée laisserait entrevoir quelques rayons de soleil...juste un peu...de quoi nous redonner un peu d'enthousiasme. Car, les jours de pluie, comme on pouvait se douter, le gibier se terrait et il fallait être très discret et masquer son odeur au mieux. Personnellement, la chasse ne m'intéressait guère. Certains vous diraient qu'être guérisseuse, c'est passer ses journées enfermée dans sa tanière à trier les plantes et à soigner les malades.
Je ne vais pas dire que c'est faux, mais laissez-moi vous dire que ce n'est pas totalement vrai. Pour être guérisseuse comme moi, il faut un minimum de motivation. Oh, j'ai déjà eu un apprenti assez enthousiaste au début. Mais...le travail d'un guérisseur est monotone. Chaque jour, les mêmes gestes. Et mon ex-apprenti avait besoin de bouger ; aussi lui avais-je conseillé de concentrer son avenir sur guerrier plutôt que de s'ennuyer à être guérisseur.
Je n'étais plus toute jeune, mais j'avais encore un certain moment à vivre. Mon ancien mentor me manquait, chaque jour. C'était une sorte de vide qui résidait en moi, vide qui ne serait jamais comblé.
Mon mentor m'avait fait un apprentissage correct du fait que mon enthousiasme n'avait pas chuté. J'adorais travailler avec lui, lui offrir mon aide pendant qu'il allait remplir la réserve. Je l'admirais...peut-être un peu trop d'ailleurs.
De quoi ? Vous pensez que j'étais amoureuse ? Trop peu pour moi. Aimer m'est interdit. Je le savais parfaitement, et encore aujourd'hui je ne cesse de me le répéter. Certes, il m'arrivait souvent d'admirer quelques guerriers encore aujourd'hui - dont je ne citerais pas les noms - mais je prenais ça comme un respect normal que tout le monde pouvait ressentir. Ainsi, je ne tombais jamais amoureuse.[/center]

J'entendis un bruit venant du dehors. Une fine silhouette au beau pelage tigré sortit agilement de sa tanière et vérifia que l'entrée du camp était bien gardée. Elle sourit légèrement puis s'étira. Au passage, elle prit un lapin qu'elle ne tarda pas à dévorer goulûment, tellement que j'en eus rapidement l'eau à la bouche.

Tu mangeras après ! Occupe-toi d'abord du pas-d'âne. D'autres ont besoin de manger avant toi., me rabrouai-je aussitôt.

Le rideau de pluie qui masquait presque le chef me fit faire un pas en arrière. Dégoûtée, je dus attendre devant ma tanière, les moustaches frémissantes.
Je ne dus pourtant pas attendre longtemps. Au bout de deux minutes, pas plus, la pluie cessa progressivement. Étoile Mélodieuse se leva et se dirigea vers la sortie du camp en saluant la sentinelle du regard. Prenant exemple sur lui, je partis aussi, mais avec une intervalle, pour ne pas éveiller de soupçons.
Non, je ne l'espionnais pas. Je ne voyais pas pourquoi je l'espionnerais d'ailleurs, c'était une idée totalement absurde.
La forêt était plongée dans le noir de la nuit. Rare était la lumière qui arrivait à filtre entre les branches des arbres. D'après mon mentor, le pas-d'âne se cueillait plutôt dans la nuit, cela tombait à merveille.

J'avais traversé un tiers du territoire que déjà, que l'aurore poignait à travers les nuages de pluie qui commençaient à se gonfler. J'explorais chaque recoin, recherchant l'odeur du pas-d'âne, si spéciale.
Puis, soudain, un brusque souffle frais vint heurter mes narines, et je ne pus m'empêcher d'éternuer. Je jurai tout bas en continuai mon avancée, de plus en plus lasse, et de plus en plus affamée.
C'est pour cela que je décidai de mettre ces deux éléments contraignants de côté et me concentrai sur l'odeur familière de la plante que je cherchais. Ses fleurs faisaient un peu penser au pissenlit lorsqu'il était encore jaune. Dans toute ma traversée, j'eus inversé les deux qu'une seule fois mais, pour moi, une seule fois suffisait à me donner honte.

N'y tenant plus, je fus contrainte de me trouver une pièce de gibier. Certains étaient déjà sortis et je me contentai d'un simple campagnol pour endormir la fureur de mon estomac qui ne cessait de grogner.
Ma recherche fut très longue. Et très épuisante aussi. Mais, l'avantage était que j'avais trouvé d'autres plantes très utiles en chemin : de la bourrache, du cerfeuil, et une petite quantité de mouron des oiseaux, bien utile pour traiter le mal vert, même si, en cette période, il ne serait que très rarement présent. Oh, et maintenant que j'y pensais, j'avais aussi trouvé de la verveine. Je n'en utilisais pas souvent, mais c'était efficace contre les vertiges ou autres troubles du cerveau liés au stress ou à la fatigue.
J'avais mis tellement de temps à trouver tout ceci que déjà le soleil était haut dans le ciel. Je n'étais vraiment plus très loin de la frontière, d'ailleurs les senteurs de la savane se diffusaient déjà dans mes narines.
C'est là que je sentis l'odeur d’Étoile Mélodieuse.

Il n'est toujours pas rentré ? Tiens donc...c'est bizarre. Trop bizarre.

Un frisson parcourut mon échine. Et s'il lui était arrivé quelque chose ? Et si il avait été attaquée ? Et si, et si...avec des si, on peut refaire le monde...
Discrètement, je me cachai pour l'observer. Penché au début du vide, il ne bougeait pas, le regard vide. Puis, soudain, il se mit à trembler, ses yeux se brouillèrent et il tomba sur le dos.

- Étoile Mélodieuse !" criai-je en me ruant vers lui.

Les yeux clos, tu as roulé sur le flanc, tu trembles, tu rouvres les yeux et reste comme ça étendu sur le sol, tu entends un cri. Tu redresses en chancelant, tu secoues la tête rouvre les yeux avec une vue potable tu regardes la chatte qui se rue vers toi, tu te lèves et marches vers elle en frissonnant:

-C'est rien. C'est rien Poudre Blanche. Juste quelques vertiges...

Tu fermes les yeux un instant. Tu réfléchis, le vent balaye la clairière autour de toi. Ce mont te donnes des vertiges. Tu rouvres les yeux et lui offre ton regard, celui-ci est un regard vairon plus assuré:

-Descendons. Je ne suis pas à l'aise en hauteur aujourd'hui.

Un rictus étire tes babines, tu te dirige vers le flanc montagneux glissant tes pattes dans les prises du chemin rocheux et tu descend doucement, à la manière du Guépard qui se sert de sa queue comme d'un balancier pour changer de direction lorsqu'il court, tu te serres de la tienne lorsque tu titube trop et manque de tomber pour te stabiliser. Tu descend en rasant la roche et saute à terre. Enfin la terre ferme. Tu t'allonge sur le flanc et regarde la guérisseuse:

-Poudre Blanche. Aurais-tu quelques chose pour les vertiges?

Tu la regarde de ton regard vairon et de façon intense.

[Désolée c'est hyper court mais pas inspirée mais alors pas du tout TT]

-C'est rien. C'est rien Poudre Blanche. Juste quelques vertiges...

Je soupirai de soulagement, même si sa réponse ne me convenait guère. Je savais que quelque chose n'allait pas chez lui et j'aurais aimé en connaître la raison.
Le chef ferma les yeux quelques instants, je devinai qu'il était en proie à un nouveau vertige, pourtant, lorsqu'il rouvrit les paupières, l'éclat de ses yeux avait repris de l'assurance.

-Descendons. Je ne suis pas à l'aise en hauteur aujourd'hui.

Je le suivis à travers le flanc de montagne, prenant appui sur des roches saillantes, dans la descente où il fallait garder l'équilibre et ne pas aller trop vite. Habituée, ma queue me donnait l'équilibre nécessaire à avancer mais je poursuivais tout de même ma route avec précaution.
Bientôt, le terrain s'amenuisa et Étoile Mélodieuse sauta sur la terre ferme. Je le précédai, observant chacun de ses gestes, à l'affût de quoi que ce soit d'anormal pourvu qu'il ne lui arrive rien de grave. Lorsque je sautai aussi, il se coucha sur le flanc et souffla :

-Poudre Blanche. Aurais-tu quelques chose pour les vertiges?

J'allais ouvrir la gueule pour lui répondre lorsqu'une voix m'en empêcha :

-Heu ... Salutation, sans être indiscret tout va bien ?...

Je fixai le nouveau venu, mes prunelles bleu glacé s'étrécirent. Un solitaire, sans doute. Mais que faisait-il sur nos terres ?

-Qui es-tu et que fais-tu ici ? lâchai-je d'un ton doux mais ferme, ne voulant laisser passer aucun accès de faiblesse.